Menu du site

Nature Humaine (amocalypse)
Bâtiment>Maçonnerie

Première version: 2007-08-03
Dernière version: 2019-04-12

Maçonnerie

Sommaire de la page


Fabriquer de la chaux

Préambule

La chaux est un liant très utilisé depuis les romains, et assez durable dans le temps.

Source.

Une roche sédimentaire abondante, le calcaire, un peu de chaleur et le tour est joué. Il suffit de porter des blocs de calcaire à très haute température, entre 900 et 1200°C pour obtenir une poudre aux propriétés saisissantes: la chaux vive.

La calcination de la roche émet énormément de CO2, d'une part pour obtenir les températures voulues dans les fours, et d'autre part par la réaction chimique au sein de la roche elle-même. Celle-ci perd prêt de 45% de sa masse sous forme de CO2.

Plusieurs types de chaux, et elles n'ont pas toutes les mêmes propriétés :

Les pigments à chaux utilisés sont donc des pigments minéraux: oxydes, ocres et terres naturelles sont les solutions les plus fréquentes. Le dosage reste délicat et le risque est de provoquer une réaction chimique qui aboutirait à une faïence par cuisson des terres...

Pierre à chaux (calcaire)

La fabrication de la chaux implique de calciner de la calcite (CaCO3), abondamment présente dans les roches calcaires.

La pierre à chaux est le produit du dépôt naturel des sédiments au travers des âges. Elle provient principalement des organismes marins mourant qui se déposent sur le fond des océans et forment des couches accumulées au fil des millénaires. Les mouvements de la tectonique des plaques font alors bouger ces dépôts et on les retrouve en surface.

La pierre à chaux se récolte désormais surtout dans des carrières à ciel ouvert mais elle a longtemps été extraite de carrières souterraines.

Cuisson des pierres calcaires

La réaction chimique qui se produit dans les fours à chaux libère énormément de CO2, la roche perdant ainsi une partie importante de son contenu en carbone.

Retour à l'état solide

Une fois la chaux après cuisson exposée à l'air libre, se produit alors une nouvelle réaction chimique. La chaux, quel que soit son état physique, capte le carbone et se solidifie. La vitesse de cette deuxième réaction varie suivant le type de chaux utilisé (chaux hydraulique, chaux aérienne) et peut durer des semaines, voire même plus. Au final, on obtient pourtant une pierre de chaux artificielle, une fausse pierre à chaux, puisque le calcaire a retrouvé son état chimique initial.

Fours à chaux

On porte du calcaire à très haute température, afin que les réactions chimiques permettant la libération du CO2 aient lieu. Le four vertical permet d'obtenir les températures les plus élevées possibles à moindre frais. On confine le calcaire dans une enceinte, souvent en brique, avec du charbon ou tout autre combustible. Le feu allumé par le bas consume le calcaire tandis que le four est ré-alimenté par le haut. A la sortie du processus, on obtient la chaux vive (très dangereuse, à manipuler avec précaution).

la nature et la qualité du produit final dépendent de la sélection initiale du calcaire et de la teneur en silicate (argile) du mélange utilisé.

Dans un four à chaux traditionnel, en pierre, sur le modèle de ceux qui ont dominé jusqu'au XIXème siècle, il faut entre 100 et 150 heures pour calciner 1m3 de chaux, et 22m3 de bois.

les fours horizontaux (ou à rotation) utilisent un axe qui imprime un mouvement circulaire au mélange à calciner.

Extinction de la chaux vive (chaux éteinte)

On récupère la chaux vive à la sortie du four (sans toucher avec les mains) et on l'hydrate en la plongeant dans de vastes quantités d'eau. La réaction dégage beaucoup d'énergie et exige de grandes précautions. Ceci explique la présence d'un cours d'eau ou de canaux à proximité de la plupart des fours. La chaux ainsi éteinte est prête pour être expédiée.

Quand la chaux vive et l'eau entrent en contact une réaction chimique violente se produit. L'eau peut se mettre à bouillir et de la chaux vive être projetée. Le port d'un masque, de lunettes de protections, de gants et d'une tenue couvrante est vivement recommandé. Il convient de verser la poudre par petites doses et très progressivement dans l'eau et de surtout éviter d'arroser directement un tas de chaux vive !

On peut produire deux types de chaux en hydratant de la chaux vive: la chaux aérienne ou hydraulique. Tout dépend de la quantité d'eau utilisée et de la pureté du calcaire initial.

Utilisation de la chaux vive

La chaux vive est un produit naturellement hydrophile et c'est cette propriété qui la rend si utile. Elle a longtemps servi à détruire les corps organiques riches en eau, pour lesquels elle est particulièrement corrosive. Les cadavres animaux sont encore souvent recouverts de chaux vive avant d'être enterrés.

La chaux vive agricole remplit plusieurs fonctions :

L'épandage de chaux épuise les sols en ressources naturelles et il est vivement recommandé d'augmenter l'apport en matières organiques la saison suivante. En effet, la chaux détruit les corps organiques... Il ne faut donc pas en abuser.

Une réaction exothermique se produit quand la chaux entre en contact avec l'humidité du sol, danger.

lait de chaux

le lait de chaux est de la chaux vive diluée dans de l'eau (tremper de la chaux aérienne ou même vive jusqu'à obtenir un liquide blanc homogène). Suivant la concentration en chaux de la solution, on obtiendra un lait ou une pâte. Le lait de chaux sert à recouvrir le tronc des arbres durant l'hiver afin de tuer tous les parasites et maladies qui pourraient se nicher sur le tronc et dans les couches supérieures de l'écorce. Traitement très sain, le lait de chaux permet de préserver la santé des arbres de manière naturelle.

il est souvent utilisé comme base pour une peinture à la chaux, parfois mélangée à des pigments ou à des colorants pour obtenir des couleurs subtiles. Suivant le degré de dilution de la chaux, l'utilisation du lait de chaux ne sera pas la même: chaulage, badigeon, eau forte, patine.

le lait de chaux demeure, comme toutes les formes de chaux, un produit technique. Le séchage qui peut mener à un aspect "farineux" de la surface, qui le rendra facilement détachable de sa surface. C'est pourquoi il est extrêmement important de l'utiliser sur une surface fraîche et humide, idéalement déjà recouverte d'un enduit à la chaux. Il faut alors s'assurer de respecter la règle du maigre sur gras: la chaux la plus diluée couvre la plus pure.

Chaux aérienne (éteinte ou grasse)

En utilisant un calcaire pur (du moins pauvre en argile, absence de silicates ou aluminates de calcium). Cette pureté originelle assure qu'aucun élément présent dans la chaux aérienne ne retient l'eau. Celle-ci traverse donc la matière sans l'affecter. Cette propriété de la chaux aérienne est un immense avantage pour les enduits et autres badigeons qui vont laisser respirer les murs.

En l'hydratant la chaux vive de calcaire pur jusqu'à fin de la réaction, sans se préoccuper des volumes d'eau, on obtient de la chaux aérienne (chaux éteinte). On l'appelle ainsi car elle fait sa "carbonatation" au contact de l'air: elle durcit en absorbant les molécules de CO2 présentes dans l'atmosphère. C'est la chaux hydratée traditionnelle qu'on utilise en maçonnerie et pour la décoration depuis l'Antiquité.

La chaux aérienne est dite grasse car elle contient un niveau élevé de carbonate de calcium, le calcaire originel, qui forme un liant très épais et solide. On retrouve ce niveau dans l'appelation donnée à la chaux aérienne, ou chaux CL 90. Les lettres CL viennent du nom anglais Calcic Lime et le 90 indique le pourcentage de carbonate de calcium contenu dans la chaux aérienne. On trouve des CL 70, 80 ou 90, cette dernière étant la plus courante.

Son séchage à l'air est relativement lent, il faut compter entre un et deux jours pour qu'elle durcisse complètement. Elle n'est donc pas forcément adaptée pour des travaux de maçonnerie lourde qui nécessitent une prise rapide.

Recommandée pour les milieux secs et aérés, la chaux aérienne est surtout utilisée à des fins de décoration. L'enduit à la chaux aérienne est d'une utilisation courante pour les finitions d'un mur. Plus le produit est dilué dans de l'eau, plus son utilisation va se rapprocher de celle de la peinture.

la chaux éteinte (aérienne) se conserve aisément pendant de très longues périodes. Il suffit de ne pas la laisser à l'air libre pour éviter le durcissement. En la versant dans un bac étanche et en la couvrant d'eau, on peut la maintenir prête à l'emploi pendant des années.

Chaux hydraulique naturelle (chaux maigre)

La chaux hydraulique naturelle est obtenue par la calcination d'un calcaire contenant de l'argile. La présence de cet élément chimique additionnel facilite la prise à l'eau de la chaux, d'où son nom. Sa prise est plus rapide que la chaux aérienne et son utilisation plus simple.

Obtenue à partir de la calcination d'un calcaire riche en argile, siliceux, la chaux hydraulique n'a pas les mêmes propriétés que la chaux aérienne. Le taux moyen est situé entre 10 et 20% d'argile. Elle effectue en effet une double prise, une première, rapide, au contact de l'eau et une seconde, beaucoup plus lente au contact de l'air.

Les composants issus de la calcination de l'argile permettent de retenir l'eau et assurent la première prise, tandis que les 80% de calcite assurent la prise à l'air.

La chaux hydraulique connaît donc une prise rapide et est plus simple à appliquer. Elle est par contre moins maléable que la chaux aérienne et ne peut pas être utilisée dans des badigeons à cause de l'eau. Plus résistante, elle permet de réaliser des ouvrages plus solides et de la maçonnerie.

La chaux hydraulique existe sous différentes formes dans le commerce. On la trouve sous le nom de chaux NHL, suivie d'un chiffre. Celui-ci indique le degré de résistance mécanique de la chaux. Plus il est élevé, plus la chaux pourra être utilisée pour de la maçonnerie. La chaux NHL 3 et la chaux NHL 5 sont les plus courantes. NHL fait référence à la norme européenne et provient de l'acronyme anglais: Natural Hydraulic Lime.

Il faut noter que la couleur naturelle de la chaux hydraulique est moins claire que la chaux aérienne et se prête moins aux travaux de décoration. En appliquant la règle du maigre sur gras il fait un très bon joint ou une une sous-couche pouvant être recouvert par un enduit à la chaux aérienne teinté et dilué au sable.

Elle offre en outre une excellente accroche au mur, tout en ayant une teinte régulière et en laissant respirer la structure. Elle offre, comme toutes les chaux, d'excellentes propriétés antiseptiques et permet d'évacuer l'humidité tout en restant étanche à l'eau ruisselante. Les enduits à la chaux hydraulique sont donc légions. On peut également réaliser des bétons à la chaux avec de la chaux hydraulique naturelle de type NHL 5 mais il faut éviter les bétons de structure, la résistance n'est pas assez élevée.

Le prix de la chaux hydraulique reste très modéré, généralement en-dessous de 20€ les 35kg. Il en existe plusieurs types: chaux de pavier, chaux pouzzolane (réalisée à partir de pouzzolane, d'où son nom)...

Enduit chaux / sable

Dosage

Le sable est essentiel à la bonne adhésion de la chaux et rigidifie l'ensemble. La sous-couche de chaux sera constituée d'un mélange d'environ quatre volumes de chaux hydraulique pour dix volumes de sable. Pour ordre d'idée, 1 litre de chaux hydraulique fait approximativement 800g. Il faut 10 litres d'enduit pour couvrir une surface d'un mètre carré sur une épaisseur d'un centimètre.

- - Sable - Chaux hydraulique

Sous-couche 1L 0,5L

Enduit 1L 0,4L

Finition 1L 0,3L

Manipulation

la chaux demeure un produit dangereux, il est impératif de se protéger convenablement (gants, lunettes, vêtements couvrants) avant de la manipuler !

mélange

Le mélange se fait bien sur avec de l'eau mais sa quantité va, là encore, dépendre de l'utilisation. Si un gobetis est très liquide, une couche principale est beaucoup plus pâteuse. Il faut donc tester l'adhésion de votre enduit au fur et à mesure.

Il vaut mieux préparer sa chaux dans un bac et la mélanger au râteau plutôt qu'utiliser une bétonneuse peu adaptée au mélange. L'enduit se conservera pendant deux ou trois jours, même s'il devient quelque peu compact au bout de quelques heures. Il suffit simplement de le réhydrater au fur et à mesure de l'utilisation. Le mieux est de recouvrir la préparation afin de limiter les contacts avec l'air libre.

Pose de l'enduit

Règle de base des enduits à la chaux, les couches porteuses doivent être plus riches en chaux que les couches supérieures. Cela permet en effet une adhésion optimale et une répartition de la rigidité. Chaux et sable vont main dans la main pour chacune des couches et, donc, plus on s'éloigne la surface enduite, plus la proportion en sable sera élevée. Le sable est stabilisé à la chaux et sera entièrement rigide, on prend du sable 0/4 ou 0/5.

La base c'est le dosage chaux sable que vous allez utiliser pour réaliser votre enduit. Pour une couche principale, un rapport de 4 doses de chaux hydraulique pour 10 de sables de grain 0/5 est un bon départ.

Les techniques diffèrent selon le type de mur à enduire.

Un mur ancien, irrégulier ou maçonné

L'essentiel du travail se fait en amont. La surface doit en effet être correctement préparée avant l'application de l'enduit. Pour cela il faut commencer par la nettoyer de toutes poussières, mais aussi retirer toutes les parties friables, desceller les pierres ou boiseries mal jointées ou pourrissantes, bref il faut assainir la surface de travail. On finit en arrosant le mur pour le laver et l'humidifier. Ce premier travail est essentiel à la bonne adhésion de l'enduit.

Une fois cette première tâche accomplie, on arrose à nouveau le mur le lendemain avant de commencer l'application de la chaux en une première couche d'enduit. Celle-ci va servir à sceller les jointures et à assurer une surface d'accroche cohérente pour la couche principale. Elle ne doit être ni homogène, ni régulière, cela nuirait à l'adhésion de l'enduit. Sa prise se fait en un peu plus de 24h sur une surface bien humide grâce à la chaux hydraulique.

Une seconde couche peut alors être appliquée, avec plus d'un centimètre d'épaisseur, sur la surface à nouveau humidifiée. Elle servira à son tour de base à la couche de finition qui portera les couleurs, les terres ou autres gros grains, cailloux, suivant l'aspect voulu pour le mur de chaux.

Un mur moderne, en béton ou lisse

Ici le travail initial est différent, même si le principe demeure le même. Il faut préparer le mur afin que la couche principale de l'enduit puisse adhérer. Sauf que dans le cas présent, la surface est trop lisse.

La technique du gobetis est souvent utilisée. On projette sur le mur à préparer un mélange liquide de ciment et de sable grossier qui, en faisant prise, va assurer l'irrégularité nécessaire à l'adhésion de la chaux murale. Après séchage et durcissement de cette préparation, on peut poursuivre la pose de l'enduit de manière identique au cas précédent.

Enduit extérieur

Un enduit à la chaux sur une façade donne un cachet irrésistible que les crépis classiques ne possèdent pas. Matériau résistant à toute épreuve utilisé depuis l'Antiquité la chaux a permis de réaliser certains des ouvrages d'art les plus résistants, des aqueducs romains aux phares bretons.

Faire un ravalement à la chaux expose à deux soucis particuliers, les conditions climatiques et le passage du temps :

Préparer son enduit pour une façade

Les conseils de réalisation de l'enduit sont les mêmes que tout enduit à la chaux, sauf que l'on recommandera une chaux hydraulique naturelle NHL 3,5 comme base pour la préparation chaux-sable. La chaux hydraulique permet de profiter de l'humidité et d'en faire un facteur de durcissement de la chaux.

Un mélange chaux hydraulique-chaux aérienne-sable permettra de travailler sur une texture plus onctueuse et à la prise plus rapide, mais au prix d'un moins bon comportement dans un environnement particulièrement humide. C'est ce mélange simple qui est le mieux adapté à un enduit en extérieur. On peut ajouter de la poudre de marbre à la place du sable pour un rendu beaucoup plus fin.

L'intérêt de la chaux hydraulique est qu'elle laisse respirer le mur et permet à l'humidité de s'évacuer, tout en effectuant sa prise au contact de celle-ci (ainsi qu'au contact de l'air). Inconvénient, si le séchage de surface est relativement rapide, la prise à coeur est beaucoup plus lente et se mesure en semaines, voire en mois. C'est pourquoi on l'utilise surtout en mortiers ou pour des crépis à la chaux.

Dernier détail pour votre enduit en extérieur, si vous faites un enduit à la chaux sur parpaings ou toute autre surface lisse, ne pas oublier de réaliser un gobettage pour faciliter l'adhésion de la chaux.

Enduit intérieur

Qui a déjà vu un vrai stuc vénitien ou un tadelakt marocain sait à quel point la chaux décorative permet de créer des intérieurs superbes. La chaux permet des teintures dans la masse avec des pigments et des colorants, mais peut également être peinte, vernie ou cirée. Un lait de chaux teinté est ainsi un complément parfait à un enduit en triple couche.

Les textures elles-mêmes peuvent fortement varier:

Les recettes pour les enduits à la chaux sont nombreuses et les résultats sont extrêmement variés.

Quelques règles générales sont donc à rappeler pour atteindre le rendu souhaité:

Les avantages autres qu'esthétiques

Un enduit à la chaux maintien les pièces particulièrement saines, puisque la chaux absorbe le carbone naturellement, laisse respirer les murs et permet à l'humidité de s'évacuer. Sans aucun solvants, sans aucun composants chimiques volatils, les enduits à la chaux sont sains et naturels. La chaux purifie l'air et matériau complètement inerte, elle ne s'altère pas avec le temps.

Isolation thermique

La chaux n'est a priori pas le meilleur des isolants, sa capacité à laisser respirer les murs n'empêchant pas les échanges thermiques. Par contre, comme liant dans un enduit elle s'avère particulièrement utile puisqu'elle permet d'ajouter des charges isolantes.

La stucture micro-poreuse de la plupart des enduits à la chaux permet à l'humidité de s'évacuer et assainit considérablement les murs et les pièces. Cette faculté est à double tranchant, elle ne pemet pas en effet à la plupart des enduits à la chaux de faire un bon travail d'isolation.

Par contre, la chaux est un excellent liant pour les enduits muraux. Elle permet d'utiliser de nombreuses charges différentes: sables, poudre de marbre, pigments... Mais on peut aller plus loin et ajouter du chanvre, du lin, de la paille...

Ces éléments permettent de faire une isolation naturelle avec un enduit à la chaux. La technique, ancestrale, est efficace pour des pièces où les écarts de température ne sont pas trop significatifs. Une isolation à la chaux sera ainsi particulièrement appropriée pour recouvrir un mur de pierre froid et humide dans une ancienne maison, ou des murs de béton.

Les grands principes

Pour être efficace, l'enduit d'isolation doit être singulièrement plus épais qu'un enduit traditionnel. Un gobetis préalable peut être nécessaire pour assurer l'adhésion sur les surfaces lisses. Une couche principale pour l'enduit d'isolation allant de 5 à 7 cm est nécessaire pour une isolation efficace.

Une couche aussi épaisse est également lourde, et il faut s'assurer que le mur porteur est capable de la supporter. Une cloison trop fine ne se prête pas à ce genre d'enduits. Par contre une isolation à la chaux se prête bien à de la brique: elle respecte la structure micro-poreuse de la brique et ne l'étouffe pas en laissant sortir l'humidité.

Pour appliquer un enduit chaux-lin, chaux-chanvre ou encore chaux-paille, il vaut mieux s'armer de patience. L'épaisseur de la couche principale demande un travail important et de bons bras, surtout si le mur à couvrir est assez haut.

Pour assurer une couche régulière sur une telle épaisseur, un mini-croffrage peut grandement faciliter la tâche. Une planche en bois dotée d'une poignée fera amplement l'affaire. La tenir contre le mur puis verser la préparation derrière. Continuer ainsi de bout en bout jusqu'à fin du travail.

Cette couche principale doit ensuite sécher, ce qui, compte tenu de son épaisseur, prend un certain temps. Compter au moins une bonne semaine avant de reprendre tout travaux dessus. Si l'aspect vous convient, elle peut rester en l'état. Une couche de finition à la chaux, ou même un stuc, peuvent être appliqués par dessus même si le plus simple est sans doute une peinture à l'aide d'un lait de chaux teinte.

Attention, la chaux attaque tous les types de métaux. Si vous souhaitez faire passer des tuyaux au sein de l'isolant, veillez à bien les gainer.

Murs enterrés

Les murs des sous sols sont nommées infrastructure, en opposition aux murs aériens nommés superstructure.

Un sous sol en construction désigne l'ensemble des locaux dont les murs sont enterrés (cave, garage enterré, etc.). Ces locaux sont considérés comme non habitable, c'est pourquoi leur étanchéité n'est que relative. Les murs servent surtout à porter l'ensemble du bâtiment. Ils supportent donc les charges verticales du bâtiment, de même qu'ils doivent tenir la terre qui ceinture le bâtiment.

Les parois des sous sols (murs et sols) doivent empêcher l'infiltration des eaux migrantes (sources souterraines, écoulement des eaux pluviales dans le sol) et les remontées des nappes phréatiques (remontées par capillarité dans la terre, ou stagnation des eaux pluviales au contact d'une couche souterraine étanche située proche du sous sol).
Les eaux migrantes concernent surtout les parois verticales, et les remontées d'eau concernent le sol.

Pour assurer l'étanchéité, il faut effectuer sur toute la périphérie du bâtiment :
1) Imperméabiliser les murs sur les parties en contact avec la terre ou l'eau (grâce à un enduit),
2) assurer un drainage qui va empêcher la stagnation de l'eau.

 Il faut analyser le terrain, sa pente et sa perméabilité pour connaitre les solutions à apporter et où les placer

Pour les façades arrières enterrées (c'est à dire appuyées sur un talus), la solution préconisée est de creuser une tranchée de 80 cm de large, d'un mur de soutènement pour tenir la terre dégagée, et d'un drain au pied du mur pour évacuer les eaux de ruissellement.
Attention! Certains vieux murs ont pu être construit en tenant compte du fait qu'ils s'appuyaient sur la terre ( ils sont donc soutenus par le talus), enlever cette dernière pourrait fragiliser la construction. Bien regarder (en creusant progressivement) que les matériaux de construction enterrés et leur mise en oeuvre sont de même nature que les murs aériens.

Imperméabilité

Il faut tout d'abord réaliser un enduit étanche de mortier bâtard additivé d'un composé étanchéifiant comme le SIKA Latex ( indispensable si le mur n'est pas plan, comme pour les murs en pierre).

Ensuite, passer une couche de bitume imperméabilisant avec une taloche à pointes.

Drainage

Il faut creuser au plus bas (pratiquement au dessus des fondations, mais pas plus bas sans quoi le mur va partir, n'étant plus soutenu d'un côté par la terre) et  faire un lit de sable. On peut poser dessus un drain (tube plastique percé de trous pour collecter l'eau en la filtrant sur sa partie supérieure) avec une pente de 1% (1cm par mètre). Pour vérifier ce 1%, on place une règle de maçon de 1m de long sur le drain, et un niveau dessus. La bulle doit être collée sur un des traits repère, et non entre les 2 comme elle serait si on était parfaitement plans.
Mettre sur le drain des graviers tout d'abord, puis des cailloux.
Actuellement, on va même jusqu'à poser le long du mur un géotextile constitué d'une couche filtrante, ne laissant passer que l'eau de la terre; une couche drainante qui l'amène vers le bas ( et vers le tube drain), et une paroi plastique étanche qui empêche l'eau de pénétrer le mur.
On pourra faire sur le sol une rigole de 80 cm de large en ciment imperméable pour canaliser l'eau et l'évacuer hors de la maison, toujours dans le sens de la pente, afin que le drain enterré n'évacue que les eaux souterraines et non les eaux de ruissellement venant buter sur le mur en surface.
L'évacuation du drain se fait soit dans un fossé en contrebas, dans une canalisation d'évacuation des eaux pluviales, soit dans un puisard (trou creusé profond où l'eau s'infiltre dans le sol) suffisamment loin de la maison.

Scellement barres métalliques

Sceller une barre

Soit les barres métalliques sont posées en applique, grâce à une applique et à des chevilles, soit elles sont scellées dans un mur plein.

Si parpaing creux, on remplira ce parpaing de ciment pour revenir à un mur plein.

Ça fonctioinne pour des arrêts de volets, des scellement de bloque porte, des gonds de portail ou d'ouvrants, des supports de verrière, des poteaux métallique sur un mur, etc.

Prendre le profilé métallique, en fonction de l'effort qui sera appliqué l'enfoncer de 5 à 8 cm dans le mur plein.

Pour cela, pratiquer un trou dans le mur au burin de maçon, évasé vers l'intérieur afin d'empêcher l'arrachement. Sur un mur de pierre, on peu desceller une pierre.

Préparer le profilé métallique, qui devra avoir une queue de carpe placé au foud du trou, pour empêcher le déscellement. Cette queue de carpe peut être obtenue, si pas d'origine, en coupant dans la longueur le profilé au milieu (coupe sur 1 à 2 cm), et en écartant à l'étau pour obtenir un évasement qui retiendra le profilé dans le mur.

Faire du ciment (1 volume de ciment pour 2.5 volumes de sables).

Faire un lit de ciment en bas du trou, placer la barre dessus puis l'enfoncer, caler avec des pierres, soutenir la barre avec une chevillette plantée dans le mur en dessous, chevillette qui cale des liteaux pour que temporairement la barre soit soutenue par le bas. Mettre la barre à l'angle voulu, puis bourrer le trou au dessus de la barre avec le ciment, que ça rentre bien entre les pierres de calage. Faire sécher 8 jours avant de mettre un effort dessus.

Retirer une barre scellée

Pas d'autre moyen que de détruire le mur autour de la barre. Il est possible de faire pleins de trous histoire de déliter le scellement, mais la soilution la plus simple reste de disquer la barre à ras du mur, grâce à une disqueuse.

à suivre...


Retours aux menus supérieurs